16 avril 2007

Notes ante-mortem

Je voudrai à nouveau être tout près de moi
Me caresser, me sentir,
Et me séduire
Encore longtemps
J'aimerais jouer avec les iris brûlantes d'horreur
Et me battre contre les guerriers d'arc-en-ciel
Dont je couperai les têtes de vices
Le long du sentier violacé
Je courrai et
Alors, je
Me colorierai avec leurs pastels glacés
Et j'ouvrirai mes esgourdes aux noix de cajou grillées
Aux fourmillement dans mes jambes ronflantes
Et aux avalanches du temps tempétueux
En gouttes infi(r)mes
Infinies et désespérées
Les récoltant dans ma main ennuagée
Ou les foulant de mon buisson de pied
Recrachant les vielles amertumes écumantes
Et le cafard dans ma gorge
Je donnerai mon lot à l'humanité
Déséquilibrée
Tangente, funambule sur le fil des marionnettes anonymes
Cintré[e]s en guenilles
Perdu[e]s
Nous nous sommes laissés et nous laisserons guider aveuglement
Je palperai les vieux vents
Les vieux airs entêtants
Aspergés sur les vitres sales de l'automobile
Je finirai par pleurer les larmes de lampe à pétrole
Celle qui m'éclairera en plein jour
Seul, dans la foule
J'avancerai
À ras les moustaches.

04 avril 2007

Il lui manque un jet d'ancre

Dans la gare
Les pas résonnent
Sur le quai il crie au suicide
Nous n’avons pas eu le temps dire « voix lactée »
Que le contrôleur a soufflé dans son sifflet et nous a fait exploser les tympans
A coups de marteaux pneumatiques carrément pointus en notes acerbes bariolées

Je l’ai tué
A coupes de ciseaux à bulles.

Voyage au féminin

j’ai pris le train pour
m’aventurer entre tes seins
dans ce jardin aux galaxies émulsionnées

j’ai mis mes mains en
ventouses sur les vitres sales
pour mieux déguster le paysage corporel

j’ai pris le train pour
entrer en toi sans queues ni têtes
dans tes cavernes léchées à miroir à rebonds

j’ai mis mes doigts en
criant dans les ballons de baudruche
pour assoiffer mes lubies allumées au briquet lippu