26 juin 2007

Conte à rebours en acrostiche III.

Il était une fois, l’histoire étrange et bizarre d’un pauvre chat rouge changé, par
Le Crapaud Radis - ravi par la suite en caviar hors de prix -, en beau prince charmant

Étriqué, trop vomi pour marcher en fourmi hérissée. Il lui dit : « Pourquoi as-
Tu fais cela ? J’aimais me lover dans ses bras où elle me caressait pour ce que j’étais ».
« Ah quel ingrat », dit le batracien, « Remercie-moi ! Tu pourras l'aimer, enfin
Incrusté entre ses doigts. » Notre chat en homme velu, n’était pas plus heureux.
Troublé à n’en plus savoir quoi penser, il se rendit dans les bras de sa maîtresse, et,

Une fois l’avoir fait, se fit jeter violemment dans les cailloux piquants et ardents. Il
Ne se fit alors pas à l’idée de devoir se jeter dans le mare, se mouillant, pour se refroidir.
Entre temps, il avait eu largement eu l'occasion de vociférer, de cracher contre l’impie,

Fredonnant le peu d’ego qu’il pouvait lui rester. Hors de lui, il se rendit chez le Radis :
« Oh, toi, le visqueux, remets-moi dans mes pantoufles bien griffues et poilues ! » Ainsi,
Instantanément dans un BOUM retentissant notre chat qui n’était pas chat, resta
Sous les traits de cet homme qu’il avait tant décrié. Le crapaud, eh oui, l’avait bien dupé.


Morale =
« Ne jamais bronzer tous ses airs à un pauvre vilain, vous pourriez sacrément le regretter. »

Ancestors/J'ai déjà fait mon deuil

À deux mains ou sur les oreilles
Marcher dans les horizons tapissés aux sardines
Dans l'eau poisseuse elle sent la robe grillée
Les (pois)sons dansent entre les narines
Au milieu de la grande boîte aux lettres
Un grand arbre aux branches désarticulées
Des cristaux de lumière des gouttes éclatantes
Éclaboussant les yeux dans la marre, puis
T
o
m
b
e
n
t
Doucement dans chaque paupière
Souvenir glacé aux pupilles gustatives
Réminiscence de la jolie madeleine
Sous les dents sur la langue
Invisible transparente désagrégée vaporeuse
Fermer les yeux et les rouvrir
ILS ONT ABATTU LA MAISONNETTE ROUGE
Courir avant de ne trop tarder
Les cueillir une à une les étincelles aqueuses
Avec, finalement jouer aux dés dans le ciel peint au pétrole
Il neige tout l'océan au rez-de-marée
Cracher dans l'abysse, dans l'invisible
Fini de s'amouracher d'un rien, fini colin-maillard
Mais pourtant à nouveau fermer les lobes sous mes sourcils
Un toboggan énorme où se laisser glisser dans le vide
S'évaser parmi les autres riens
P E R S O N N E
S'endormir dans les draps à l'écume de soi(e)
Il ne fait pas froid il ne fait pas chaud
Il fait peut-être noir
Il fera sans rien dans les sens
Mais je ne m'en souviendrai plus

20 juin 2007

Post-Mortisme

J'ai perdu mon sourire et mes dents
Dans la paume où s'était laissée aller ma langue
Ils sont tombés
Comme ça
Sans crier gare
Les yeux ont suivis
Puis les oreilles trop arrondies
Ensuite mes bras et mes jambes
Enfin, ils étaient tous partis
Je n'avais plus rien pour moi
Même moi, je me suis abandonné
Là dans le trou dans la terre
Loin
Profondément
Et pour la première fois
IL s'est vraiment senti seul

Autoportrait/JE écrit par MOI écrit par MOI-MÊME écrit par (vide)

J'ai de grandes lunettes carrées
Le regard arrondi sur des fossettes au sourire aimanté
J'ai les yeux sporadiquement abyssaux
Les pupilles courent sur les mots, où le Verbe est roi
J'ai l'haleine de verre et le souffle de glace
Ils fondront le malheur d'au-trui(e)
J'ai la bouche aux rondeurs bien placées
D'un rouge à faire jalouser un coquelicot au mois de juin
J'ai le fil de soie en barbelé sur le visage
La toison où me cacher les jours de grandes chaleurs
J'ai les oreilles détachables non remboursables
Perdues un peu partout s'abreuvant d'un do ou d'un la
J'ai les mains en forêt abruptes et triangulaires
Sur son corps sur son visage dans ses cheveux dans
J'ai les mèches en désaccord
En boucle lisse sur une luge dans le vent
J'ai des collines pseudopodes bien pensants
Chacun au bout d'une jambe en éventail planqué dans la prise
J'ai les viscères de sortie en gribouillis adipeux
Sur des côtes à l'os trop tendre dans la poêle
Je m'appelle ãrash
Mais je suis

Deux gifles pour le mécréant, DEUX !

Il avait le front strié aux élastiques
Des voix ferrées où suintaient les étincelles suantes
Dans ses petits yeux froids au vide sidéral
Les mots ne venaient pas
La chaleur suffoquait les émois
Son sourire de caniche à bordures dentelées
Les longs doigts morts serpentaient sur les bajoues
L'assassinat était proche
Lui était loin
Et moi
Moi, j'essayais de fuir