30 octobre 2007

Une journée à la plage

La mer sort de mes yeux
Larmes-poissons multicolores
L'eau salée coule en averses
Les anémones crépusculaires
À leur zénith dans leur regard

La mer mouille le ciel
Trempée jusqu'à l'os
Elle se jette cascade azurée
Dans leurs bouches béantes
En mal d'amour rougeaud

La mer pleut des cordes moroses
Dans leurs intérieurs pudiques
Elle emplit les cavités-sensations
Elle fait imploser les bulles
D'émotions exacerbées (a)serrées

La mer sort de leurs yeux
L'arme-poison polychrome
L'eau amère neige de froid
Les coraux à l'(e)aube friable
Loin profond dans leurs iris

1 //Accueil de la philosophie

j'ai voyagé tout nu d'un côté à l'autre de mon enfantement
j'étais fœtus en matrice rebondissant sur les battements de cœur
j'ai étouffé dans un arrosoir coincer entre les deux dents
avaler recracher avaler recracher étouffer et respirer
j'ai baigné mon corps dans les viscères au sang javellisé
j'ai choisi la vie en jeu de cartes trempées au froid
je me suis rendu tout imberbe au rasoir affûté et malade
j'ai enfilé une nouvelle peau pour devenir moi-même
et j'ai voyagé tout nu d'un côté à l'autre de l…

27 octobre 2007

2 //17 Brumaire CCXVI

Un fœtus pour mieux renaître s'oublier et devenir
Marcher en binômes vers une autre peau un nouveau nous
Une écorce maculée aux antipodes couleurs indéfinissables
Ils crient tendent le tympan frappent résonnent asservissent
Rentrées dans nos bouches des choses innommables
Chanter l'amour de la vie et des bonnes choses contre le noir
Apprendre à connaître les autres dans le dépassement
Les sourires en poche et faire la boîte à musique seul
A l'intérieur se couper et tenir sa tête entre deux mains
Se tenir droit percer le val oculaire et respirer la rébellion
Un baptême au méthylène en vagues océan frpolaire
Sortir de la matrice devenir pour finalement ÊTRE

14 octobre 2007

Réminiscence oubliée

Elle avait les formes ondulantes
Les cheveux vagues lascives déferlantes sur son dos
La houle au parfum chocolat satiné
Elle avait de grands cils qui vous ligotaient pétrifié ébahi
Qui vous plongeaient dans deux abysses chauds au sourire
Elle avait été dans une autre vie un orchestre à fleurs
Une échappée bariolée qui brillait arc-en-ciel scintillant
Elle avait fondu ses mains dans les miennes
Pour danser frénésie dans une tasse de porcelaine ébréchée
Le thé en transe fruit liquide dans un nuage éperdu
Elle ouvrait la bouche dans une confusion de mots et d'amour
Effaçait avec sa langue les dessins tirés au gris sur l'ardoise

Un jour : elle a disparu
Elle s'est instantanée sable fin devant mes yeux
Elle s'est envolée pluie luminescente dans le crépuscule
Elle reviendra peut-être un jour
Probablement jamais.

13 octobre 2007

Du sang sur les mains

Ruelle / Pavés / Lampadaire / Flaque / Garçon / Cœur

La ruelle est grise les pavés son gris le poteau est gris l'eau est grise le visage est gris le cœur est
Le film en noir et blanc - radio qui grésille dans une grande bouche d'homme à la voix grave
Le vent souffle bouchées de glace dans la ruelle il fait froid aux choses
Les pavés résonnent sous les spasmes font danser les pneus du taxi qui l'attend
Du lampadaire tombe un halo blanc aveugle et irrespirable
Le jeune garçon aux yeux sucre candide les cheveux envolés dans la rafale
Il tient tout gris en noir et blanc entre ses doigts dans ses mains un énorme cœur cinabre
Le cœur sent par ses sens à travers ses yeux sur sa peau : p a r t o u t
Il bat à rompre les amarres s'impatiente fait tomber chapeau melon et bottes de cuir
Le ROUGE dans le frigidaire en plein air dans le sans couleur fait vivre
Le jeune garçon s'écarquille dans le caniveau joue à plaf-plouf dans la flaque
Il a oublié le vide tout autour serre les ventricules et oreillettes rubigineux contre lui
L'autre dans sa tête se déballe un souvenir une carte échangée une sensation ardente
Le taxi qui l'attend part à travers la flaque sous le lampadaire sur les pavés dans la ruelle
Que des riens dans la photographie le garçon son précieux contre ses côtes parti(s) loin de nous