27 juillet 2007

Schizophrénie sociétale

Marcher au pas. Soldats de plomb. Marcher et errer. S'étouffer la fourchette en bouche. La VILLE. Ingérer les cellules adipeuses à la masse vitesse. Des gens simples et sans couteaux dans les paroles / profession : parolier-coutelier. Des musiques. Les clicks qui résonnent, les sauterelles cliquètent. Un chapeau sur le vent. Un homme, l'air grisonnant, les dents jaunies de vieux journaux. Il a la bourse (voire les bourses) pleine(s), les doigts longs et morts. Elle vient droit et contourne son antre motorisé. Elle (n') est (pas) (encore) perdue. La montre dans l'œil qui louche sur le sauvage. Le tramway déraille dans le gouffre, dans son estomac. Manger à n'en savoir plus dégrossir la finesse. Les pavés. Le costume trois pièces : amour, gloire et beauté. Roulent roulent roulent les petites formes austères et livides. Les lèvres échappées dans un sceau. Vomissent tout en noir, tout en néons, tout en lambeaux. Régurgiter dans les plans infernaux. Perdu dans les fumées expulsées en nuages astrophobes, hors de leur bouche, hors de leur trou, perdu dans les narines : un cafard. Et la sueur de tomber en grosses gouttes le long des hanches. Éviter les sentiers des autres, leur lancer des (pots de) fleurs et leur casser le sourire épinglé aux rides. Bas les masques, fissures dans les neurones alignés sans ouvertures. Briguer dans l’utérus précaire de la voisine, de petites framboises sanguines. Marcher au pas. Toujours suivre le métronome. Oublier que tout le monde aura deux pieds, deux jambes, un tronc, un cerveau et ses deux oreilles dans la tombe. Oublier qu'ils se vomissent dessus. L'asphalte. La sueur coule à flot. Sous la terre d’énormes électricités toutes droites et bientôt en soif de lumière. Un briquet sagace entre ses dents au rouge sur la langue. Les automobiles – la main s'agite – pétaradant les phares à paupières glacés dans le RÉTROviseur. Une photographie au jasmin. Parfois – très/trop peu – se sentir réceptacle et donneur dans un halo cristallin. Réciprocité. Chaleur. Être aveugle et voir et sentir. Être bête et le savoir. Ne pas feinter. Ils mentent toujours, eux tous, dans la foule. Ils mentent à leur essence puisée dans un désert creux. Un effluve de thé. Battre la (dé)mesure de l'oubli de l'autre. Le vrombissement des ailes éclectiques. Les couleurs en effusion. Un voyage lointain ici. Regarder dans la tradition. Ouvrir son être aux autres bariolés, les non-comme-nous. S'oublier encore un peu. Marcher au pas en croquant des grappes de raisins et son intrinsèque entre les doigts. Et finalement mourir pour quelque chose.

17 juillet 2007

Enfermé(e)(s) dans un réfrigérateur. On ne meurt pas.

Zoé et Marion sont claustrophobes lorsqu'elles mettent leur culotte à l'envers. Mais Zoé ne connaît pas Marion, qui n'est d'ailleurs que la seule à vraiment se connaître, les autres s'évertuant à simplement la comprendre.

Elles étaient assises l'une à côté de l'autre dans l'âtre au cinéma. Le feu brûlait à plein régime, comme un moteur dans une belle automobile. Le feu les consumait de l'intérieur cuir. Elles en avaient le cœur gros, la larme à l'œil et le mascara qui coulait en eau de rose.

Zoé était emprunte aux crises d'arithmétique aiguë causées par les réminiscence orgasmiques que lui créait le souvenir dément de son professeur de mathématiques, qu'elle avait expédié de poudre d'escampette à l'âge de treize ans et, qui n'était autre que la mère biologique de la grande Marion.

Marion était grande, en effet. Un mètre quatre-vingt de confiance en soi et une infinité de neurones jusqu'à la pointe des cheveux… Marion senti quelque chose entre les lignes de sa main : la main de Zoé. Le cœur avait lâché.

Marion haïssait la sueur qui s'écoulait d'un(e) autre dans les veinules qui lui badigeonnaient les ongles en polystyrène. Marion haïssait déjà cette femme aux cheveux vert saturnien comme une orange qui saigne sous le couteau, tout droit sorti de son emballage.

Zoé avait sorti son livre de chevet et se moucha bruyamment. Les feuillets, où les lettres imprimées, mouillées, se disséminaient, toutes parties se cacher devant l'effroyable ouragan muqueux qu'avait perforé ce ballon de baudruche aux tâches de rousseurs trop timides pour se montrer, (les feuillets) n'avaient plus d'être.

Marion détestait DÉFINITIVEMENT Zoé.

Zoé avait retiré sa main. Elle allait sortir et se mettre dans son frigidaire. Un bon granité ou un mousse d'amande. Marion a bien mangé.

14 juillet 2007

Songe d'une nuit d'été

La nuit
Sur le sentier
Nous nous sommes racontés des choses
Des histoires
Puis, nous nous sommes assis dans l’herbe
Les perles d’eau tombées au compte-gouttes
Mouillés
Nous avons regardé dans l’infini
Tu m’as dit
Regarde, le ciel
C’est une grande toile cirée
Partout percée par des aiguilles
Et derrière, tu trouveras un grand spot
Et puis,
Tu t’es allongé sur mon corps
Tu m’as embrassé
Et nous avons vu filer les étoiles
Dans les nuées gracieuses et suaves
Et tu m’as murmuré entre les lèvres
La lumière, c’est moi
Déchire la toile
Je suis ici et là-bas
Immanence transcendée
Il m’aura juste suffi
De me fondre dans ta lumière
Et d’y rester