27 novembre 2006

Pleut-il des mots roses ?

Un œil sans cils couvert de poils
Nous fixe
Il rit moisi les paupières verdâtres
Il électrise son corps à coup de tonnerre
En trombes d’eau multicolore
Dans un fracas insoutenable
Alors,
Du ciel tombent des balles de plomb
Tirées au revolver d’un nuage rose
Qui subitement, dans mon aile
Lourde, sans varicelle, m’endolorit
Des aiguilles glissent dans le vent
Lancées au canon à neige
Elles ondulent,
S’enroulent autour de ses lèvres.
Et injectent
Le froid qui nous chauffe l’âme,
Je ne suis ni plombomane ni caldophile
Je reMET mon écharpe,
Me vide de mon sang
En entrée, ça me suffira.
En fait, c’était lui, l’œil
Raté,
Cible mal-centrée,
Réessaye une autre fois.
On ne s’intéressera pas à toi
Nous ne mourrons pas imbéciles

Thé âpre

Les cous lisses
Prends ton miel,
Tu ne perdras pas
Ta voix
Une peur aiguë
Le rideau rouge
Un drap de tripes
Ils sont là
Derrière
Cette peur
Qui monte
Monte
Les abats
S’entrouvrent
Un pas
Faux ?
Impossible !
Entrée en (s)cène
Boivent les paroles
Mangent de
Ces regards
Reflets
Des ombres
Poids lourds
Une usine
Dans mes entrailles
Ne fourche pas
La bouche en désert
Cactus à mots
Jeu de vrai-faux
De moi sans moi
C’est fini
Mal de cœur
Soulagé
Nous saluons
Moi et mes autres
Ils s’en vont
Ils n’ont rien compris.

13 novembre 2006

Des caves en vin/Rythme

(Presto) Il faisait noir. Un battement lancinant sur mes tympans. Des lumières froides, chaudes, argentées, bleues, vertes, rouges, blanches. Je dansais. Les corps suaient la mer en cascades. Il faisait bon à cracher un ut ou un clavecin. Nager. Il y avait un. C’était fa(cile) de te regarder te dandiner, te déhancher, te mordorer. Les yeux se dilatent. (Prestissimo) Le battement dur tape sur mes neurones. Les informations ne passent plus. Je soulève mes cheveux, il vole… un deux, un deux. Je tombe. L’énergie est trop violente, je suis à bout. Volume sourd. (Largo) Mon pied est lourd, un sac de bille de fer. Le métronome tangent, il va flancher, non il revient… Le plongeoir n’est pas très loin. Ils me regardent, m’observent, je rentre dans leurs imaginaires. Je monte mon campement de château dans leurs méninges. Nager dans des flaques de lait, un grain (de sucre) dans mon oreille. Du miel sur les papilles. (Allegro) Tu me prends dans tes bras. Je te prends dans mes ventricules. Nous gondolons sans rameur. On s’effondre, échelle sans cul-de-sac. Do si la sol fa mi ré do : sans jeu de maux. Je chante faux. Ouvre grands les oreilles quand tu comprendras ce que. Je. … à toi !

électricité cendrée

Pianiste sur tes lèvres
Je tire les cordes et les martèle
Bouche au cor(ps)
Il est harpe sous mes doigts
Mon oreille chante
Je te vois
Ondes HERZiennes
Roule les tambours
Dessine tes notes sur mon dos
Je te veux lascif
Fil(e), violon sans sûr
Tu restes en verre et contre tous
La chaussure à mon pied
Un carrosse dans une citrouille
Le prince charmant est arrivé.

05 novembre 2006

Tulipe asthmatique.

Rances contrés.
Je mandibule, (dé)ambule.
Une croix rouge imbriquée sur le front,
Oui monsieur l’infirmière.
« J’ai le poil blond,
Et la racine au fromage de brebis ».
Se frottant, cirage à souliers.
« Que vous avez de belles fèces.
Que vos lèpres sont pulpeuses ».
Je sors mes bistouris trous à rat.
Je me gratte la lime de l’ongle.
Lui enfoncer une meringue,
Le cliquetant de toutes mes aiguilles ?
Le découper en gamelle ?
Soupe de pomme de fer ?
Je ne lui avais demandé que
De m’offrir un thé d’oreiller,
Un désir : l’étouffer !

Boréal, parce que je le veau bien ?

où sont mes lunettes ?
la mort,
faut s’en prévenir
tolérance zéro
aux rayons UV
mais,
je dis STOP
aux pointes grasses
et aux racines sèches
parce que crever
ce serait rêver avec des crocs
ça va…
ça va…
je le vaux bien aussi.