21 décembre 2007

parce qu'on mange toujours avec un couteau

L'intérieur de la tête fait caillou-caillou/ Des pensées graveleuses le tout au ralenti/ Une plage de galets où s'affaisse la mer visqueuse d'un hippocampe mort/ Les jambes meurtris jusqu'à la moelle d'avoir trop/ Les couleurs ont haché vert les corps suants/ Les yeux traînaient lentement sur les autres/ Des verres et des verres pour tout oublier/ Ne plus comprendre les éléphants roses dans un joli dos féminin/ Le froid qui frissonne seul/ Le givre sifflé au petit matin dans un brouillard rempli jusqu'à plus soif avec des fumées grises un cycliste rutilant et des anémones spongieuses jaunies/ Les gens comme des poupées blêmes et vitreuses/ Le lit en plumes d'autruche il fait chaud les membres/ Sommeil/

19 décembre 2007

Chronique d'une faim

Dans l'angle de ma rue
Sur l'échancrure de la fenêtre
Les formes rebondies d'un décolleté
Vitrifié
Il y a des gens aux gants vert
Je leur parlais pendant que
La pluie sèche les éblouissait
D'un sourire mouillé
Les mots s'agglutinaient
Se bousculaient au coin près des
Voitures
L'une d'elle emmena mes yeux
Loin tellement loin
Que je vis une jeune femme peinte au blanc qui
Pendait son linge sale avec ses vieux sourires morts et rapiécés
Les disques trente-trois tours griffés aux mélodies sporadiques essoufflées
Elle hurlait si fort que le petit ramoneur
S'étouffa dans la suie qui embourbait le conduit auditif
Le tunnel d'un vieil homme sourd à la canne de bois
J'ai tiré à bouts de bras mes nerfs et rattrapé
Un œil après l'autre
Pour les faire frire dans la poêle
Puis j'ai cessé de parler
Et j'ai fait glissé mes doigts
Point après point
L'aiguille est rentrée dans ma peau
J'ai recousu ma barbe,
Et ne l'ai plus laisser traîner n'importe où
Avec les petits canards en caoutchouc
Qui se barbouillaient
Dans votre assiette.

14 décembre 2007

Un poisson (...) un bocal

Je l'ai vue
Avec ses grands yeux
Cernés aux crayon noir
Le vert d'eau dans ses iris

Elle mangeait des bonbons
Nuit d'encre qui piquent la langue

J'ai ouvert la bouche quand elle faisait glisser ses doigts
Sans qu'elle ne vît des framboises à éclore sur mes joues blêmes

"Vous n'êtes pas vraiment belle."
"Tu n'es pas vraiment beau."

Je lui ai pris la main pour l'enfuir dans ma paume
Nous allions danser étroits dans le tramway parmi les gens
Dehors les lumières serpentaient sur les façades toutes froides

Son chapeau en neige laineuse
Doux sous les touchers dans les cheveux
Blanc en lune que tout le monde sente ses douceurs

Perdus dans l'air
Elle avait de longs cils en silhouette de danseuse à la barre

Nous avons arrêté de danser
Pour sortir dans la brume glaciale

Sur ma peau je ne sentais plus ses ongles
Figer les choses tout autour et perde le temps pâte sablée
Elle s'est penchée pour laisser s'envoler ses lèvres sur les miennes

Nous n'avons plus jamais valsé parmi eux


Elle ne m'a plus jamais vu

11 décembre 2007

Illusion en tasse de.


dans le
fond
de ma tasse
de thé

j'ai vu le
portrait
d'une petite
fille

elle jouait
à la marelle
ou à colin-
maillard
avec ses jolies
boucles
élastiques

dans la
soucoupe
à côté
il y
avait
un homme qui
attendait

il cueillait
des grains de
sucre
des cristaux qui
pleuvaient
tout
blanc
sur
lui

sur le;
enraciné
dans la
porcelaine
fleurie
un grand
saule qui laissait nager ses
feuilles-
poissons
dans le
nuage glauque
laiteux

mais.

02 décembre 2007

Rendezvousgalant dans poupéerusse

Plic ploc
Entre les gouttes j'ai froid
Mon écharpe dans un bleu métal
Je sais que bientôt
Il pleuvra des lèvres rouges et charmantes
Gourmandes

Le tramway un zoo automatique
Des visages illuminés dans le noir
Mes pieds trempés;
Sous l'abribus il attend
Dans son costume trois pièces

Sa main dans mes doigts
Battreàlachamade et tremolosdanslavoix chatouillent entre les dents
Ses yeux deux canards en sucre
Qui fondent quand personne ne regarde
L'autobus nous attend

Il est parti dans la pluie
Ma vie en bande magnétique
Des séquences à photos filmées
Ses hanches sur les miennes
Un baiser