03 mai 2007

Pastiche astiqué

Dans les favoris paranoïaques
Dans les jeunes filles en fleur
Dans les lumières acidulées
Je dactylographie ton nom

Dans les quais à pas chassés des gares
Dans les borborygmes insignifiants
Dans les bagatelles éclaboussées
Je dactylographie ton nom

Dans les souliers mouillés
Dans les flocons maternels
Dans un baiser sucré volé
Je dactylographie ton nom

Dans l'aéroplane écrasé dans mon cou
Dans de sourds mots chuchotés
Dans les peurs juvéniles
Je dactylographie ton nom

Dans un trop chaud lit d'hôpital
Dans un coquin bien épicé
Dans un sourire entendu
Je dactylographie ton nom

Dans les tangos embrasés sensuels
Dans les jardins botaniques
Dans les mains agrippées
Je dactylographie ton nom

Dans une tente bien vide
Dans un(e) coup(e) de fil tardif
Dans les manques écœurés
Je dactylographie ton nom

Dans les départs impromptus
Dans l'oiseau à moteurs
Dans un moi(s) au désert
Je dactylographie ton nom

Dans les joutes sonores robotisées
Dans les trains somnambules nommés désir
Dans les embrassades étouffées asphyxiantes
Je dactylographie ton nom

Dans les salons de lectures
Dans les beaux au bois dormant
Dans les combats de boxe à sceaux de rire
Je dactylographie ton nom

Dans les rythmes polychromes
Dans les corridors arc-boutés
Dans les jalousies grimaçantes
Je dactylographie ton nom

Dans les bouteilles de caviar vitriolé
Dans les étincelles fourmillantes
Dans les méduses à perruques
Je dactylographie ton nom

Dans les annales égrainés et sableux
Dans les pantalons pâtes d'éléphants
Dans les cinémas sorbets cassis
Je dactylographie ton nom

Dans les cafés apéritifs
Dans les balbutiement photographiés
Dans les sourires en proue contre le monde
Je dactylographie ton nom

Dans les aveux télégraphiés
Dans les manèges impuissants
Dans les têtes prêt-à-porter
Je dactylographie ton nom

Dans les rossignols printaniers
Dans des lèvres asservies
Dans la douches à sueur
Je dactylographie ton nom

Dans une langue herpétologiste
Dans la solitude accompagnée
Dans des pupilles amourachées
Je dactylographie ton nom

Et grâce à cette tête de mioche
Appelé sans concession
Grâce à ces mains et ces mots
Un baiser toujours prêt à gronder

M*.