13 mai 2007

Rêve, vertèbre par vertèbre

Le paquebot souffle sur la mer.
Tonnent, les cuivres. Grondent et vrombissent, les tambours en régiment. Rythmes.
Une tempête s'est parée de tous ses artifices. Manucure.
Il a les yeux jaunes.
Il est là, derrière moi. Je suis couché. Non. Je suis en toupie. Je le sens derrière mes reins. Son souffle aigre dans ma nuque. Il me découpera en tampons encreurs. Je le sais.
Il ne veut que ça, des morceaudeelles. Elle ne bouge pas. Il la tuera.
Il s'avance. Le bruit des flaques d'eau croupie nauséabonde dans le silence abassourdi.


Un cri.


Le parquet qui grince mou et humide, glisse muet sous les souliers cirés.
Dans son impair vieille algue, son chapeau plume d'albatros. Ses mains énormes, montagnes à pelleteuses. Une bourrasque pour l'envoler ?
Claustrophobie à piques de cristal. Cage à cafard. Images à gueule ouverte. Crocs saillants.
Vieille prostituée amorphe.
Il s'avance. Il se rapproche. Je suis déjà morte. Bâillonnée, sans rescousse. Ils n'en n'ont rien à faire. Je sens son regard acide au citron avarié. Je ne suis qu'une aire de je(ux) malsain(s). Il est décidé. Je le sens.
Il ne tremblera pas.
Peur aux viscères.
Tas de tripes dans ses yeux. Un boucher.
S'il vous plaît ? Rien.







Un cri.
Deux cris.

Ils n'entendront que le vent(re) en épaulettes absurdes. Le vide entre les vertèbres.
Le froid qui envahit les sens. Vacuum.

Ses yeux jaunes.
Gel.