24 octobre 2006

Incarné de voyage

Tout a commencé fâché,
- Tu aimerais aller en Iran ?
Ce n’était pas sûr et pourtant.
6 juillet, sur l’avion on s’est envolé,
La tête emplie d’idées sur les toilettes.
Arrivé de nuit,
Embrassades de la grand-mère, la tante et des cousin(e)s.
Téhéran,
Le soleil rougeoie,
On tire les voitures à la force des bras,
On mange du pain, du fromage
Et on boit du thé et du lait.
Endormi pendant une semaine et demi,
On part en grande vadrouille,
Randonnée pédestre en autocar.
Ispahan,
Ville bleue
Mosquées, place célèbre, glace au bord de la rivière, les ponts en blanc d’œuf, ;
Un régal pour les papilles oculaires.
De la famille et 3 kilos de surcharge pondérale.
Du régime.
Trois jours à courir les églises, à manger du porc et boire de la vodka.
On monte dans le désert,
Il fait chaud pour.
Yazd,
Il est 17 heures, le vent souffle sur la plaine,
Le taximan mijote, bouillonne même : un hôtel, deux hôtels… trois hôtels.
Un vrai pot-au-feu ;
Les chats ne courent pas les rues.
Mais un îlot sûr et douillet, un coussin de lys,
On visite.
Rien de bien intéressant mis à part ces coutumes zoroastriennes,
Ces puits
Ces magnifiques maisons,
Et la plèbe bien religieuse.
1 jour, pas plus.
Ferme les yeux et.
Shiraz,
On entre un Coran sur la tête : il nous portera chance,
Exténués, terrassés, mordus de toute part,
On dort.
On déambule et funambule parmi les bazars, les palais, les gens aussi.
Les tombes de poètes nous lorgnent et nous font tomber.
Mais le grand jour n’est pas encore là.
Persépolis arrive, nous hante, nous impressionne, nous fait vibrer.
Vrombissent alors les quolibets calomnieux pour mieux hanter le passé révolutionnaire.
Des traîtres, mettre des bombes ici, mais quoi.
C’est fini.
On y retourne.
Dans l’autobus, il fait bon de voir, de regarder ; le temps est long.
De jeunes hommes jouent au ballon dans les ronds de lumière, au loin, très loin… de moi.
Téhéran,
Il est 7h, débout là dedans.
Se rendort pour rêver, songer et être confronté à cette famille tentaculesque.
Un oncle, deux ongles, une tante, trois oncles, etc.
On aura fumé le gheilioun, le narguilé et tais-toi.
Trop vite, la fin pointe ses oreilles et sa longue langue.
Vite fait dans l’avion, et on s’envole.
Un manque ?
Toute cette chaleur de vivre, cet amour qui vous englobe en nuées.
Ici,
Trop et tellement froid,
Arrêtez de te yeuter le nombril, tu vas avoir des maux de tête.
Souris à la vie, rigole lui à la figure,
Et apprends à vivre.